Ce raisonnement, d’une part, bafoue le droit de propriété mais d’autre part, laisse croire que tous les propriétaires sont des nantis. Or, si l’on en juge un récent sondage de l’Agence nationale pour l’information sur le logement, ce n’est pas forcément le cas. Ainsi, 54% des foyers de propriétaires bailleurs interrogés déclarent gagner moins de 46.000 euros nets par an (les tranches de revenus ont été définies à l’avance par l’Anil).

Soit moins de 4000 euros par mois. Le fameux seuil au-delà duquel François Hollande considère qu’on est riche et François Bayrou estime qu’on fait partie de la classe moyenne. Seulement 29% affirment percevoir plus que 46.000 euros nets par an. Les 17% restants n’ont pas souhaité répondre à la question ou ne savent pas. La dernière étude de l’Insee, qui s’est penchée sur le profil des propriétaires de résidence principale, vient conforter cette idée: deux tiers d’entre eux appartiennent aux classes moyenne ou inférieure.

Dans son rapport sur la prévention des expulsions locatives, le député LREM Nicolas Démoulin dépeint, quant à lui, des bailleurs «relativement modestes, sensibles à la soutenabilité des charges (emprunts et entretien de copropriété) et dépendants financièrement des revenus locatifs» (page 55 du rapport). Dit autrement, «très exposés aux impayés de loyers». L’élu de l’Hérault (34) est, en revanche, un peu plus précis quant au nombre de logements que possèdent les 7 millions de bailleurs privés en France. Selon lui, 85% en détiennent un ou deux seulement. Le sondage réalisé par l’Anil le confirme. Ainsi, selon cet organisme, 57% des bailleurs sondés louent un ou deux logements.

En revanche, pas de surprise quant à l’âge des bailleurs: près des trois quarts (74%) ont plus de 50 ans dont 52% ont plus de 60 ans. Contre moins de 10% pour les moins de 40 ans... Mais il se pourrait que les jeunes soient un peu plus nombreux ces prochaines années. De plus en plus de trentenaires songent à investir dans l’immobilier pour se constituer un complément de revenus et ainsi faire face à la crise sanitaire.

Source : Le Figaro Immobilier